Soleil Rouge

Voilà qu’il est cinq heures et demi du matin, le soleil se lève fébrilement à l’horizon. Nous venons de boire un dernier verre de vodka à la santé de Punch et de sa compagne Alexiel, un dernier verre qui annonce le début des hostilités.
Les hommes et femmes de la Horde, du Buena Vista Social Club et de Los Camelots ont durement travaillé en vue de ce jour bénit par Harley et Davidson. Malgré l’alcool qui coule abondamment dans nos veines nous restons concentré et déterminé à remplir nos objectifs : La déstabilisation du groupuscule Dn’s par la mort de plusieurs de ses chefs.
Nos deux BMW démarrent successivement avec à leurs bords quelques un des meilleurs guerriers de ce désert infâme grouillant plus que jamais de viles vermines.

Nous roulons plein gaz, l’aiguille des compteurs ne descend jamais en dessous de 220KM/H car la distance qui nous sépare du convoi Dn’s est longue, il faut donc faire vite…
Une vingtaine de lieux parcouru, l’adrénaline commence à monter chez nous, amplifiée par l’excitant bain de sang qui nous attend là-bas. De nombreux grains sable que soulèvent les véhicules pénètrent dans nos bouches tout en se mêlant à notre salive, nous sommes contraint à cracher fréquemment.
Un vieux CD tout pourrit tourne en boucle depuis notre départ dans le lecteur des voitures, Tina nous raconte que c’est pour nous motiver, qu’on n’entendra pas les cris avec la musique.
http://www.radioblogclub.com/open/124309/still_waiting/Sum%2041%20-%20Still%20Waiting

Le soleil pas tout à fait levé les phares des voitures sont encore allumés, cette foi-ci on ne parlait plus d’un homme mais de plusieurs hommes réunis autour d’une cause, une coalition meurtrière s’échouant contre un homologue tout aussi hargneux. Ils valaient guère mieux que nous et peut être encore moins, le sort qu’on leurs réservait ils le méritaient amplement, tout comme celui qu’ils nous réservaient. C’est à celui qui attaquera le premier emportant avec lui le plus de vie, créant le plus de haines et d’assombrissements, abrogeant les vertus les plus enfouies ! Ce matin, le soleil sera rouge !
(Ecrit en colaboration avec Matras)

Le campement Dn’s est en vue, les voitures vrombissent et foncent vers l’infini, chacun serre son arme contre son corps tremblant, les sentiments se mêlent et s’entrechoquent au rythme des secousses routières… La vie n’a jamais était aussi présente dans nos corps qu’à cet instant même !
"Nous y somme !"
La fougue nous envahit, obligeant un débarquement bruyant en plein campement ennemi ! Nos pilotes prennent soin de rouler sur quelques tentes où dorment encore ces âmes damnées avant de mettre le pied sur la pédale des freins. Ce n’est pas une bataille au corps à corps, nous débattons tapis derrière nos voitures et autres dunes suffisamment grandes pour cacher des petits groupes d’hommes armés.
Le son des canons automatiques et semi-automatiques résonne tel une musique enchanteresse pour certains et pour d’autres comme une mélodie acerbe porteuse de mort et de désespoir absolu !
Les canons d’aciers s’allument et s’éteignent d’un feu sanglant l’un après l’autre touchant parfois des morceaux de chairs insipides, les corps décharnés s’affalent sur le sol humide de sang dans le bruit résonnant de la musique punk.
Les tirs sont d’abord concentrés sur Sexibull qui prit une balle dans le ventre, dans l’épaule et dans la cuisse. Niira tenta tant bien que mal de se défendre avec son arbalète, mais la mort l’emporta en lui faisant sauter la clavicule.

Dans l’euphorie et la débauche la plus total mon attention fut accaparée par une jeune femme séraphique de petite taille qui se débattait avec pétulance et brio, armée comme nous tous d’un fusil d’usine de type Pacificateur, elle tirait des balles précises et virulentes. L’image d’une si belle et si jeune créature emportée et tourbillonnant dans la folie des hommes m’écœurait !! J’entrepris alors de la tuer pour faire cesser ce tableau contre nature qui se peignait sous mes yeux…
Caché sous une de nos BMW j’étais invisible à ses yeux, je pris soin de viser son cœur pour ne pas altérer les traits de son doux visage aux caractères angéliques qui éclairait le champs de bataille comme une lueur divine.
Une première lumière jaillit de mon canon projetant une bille de plomb dans le cœur désormais meurtri, ruisselant sa douleur à chaudes larmes rouges.
Une voix s’éleva alors dans la masse guerrière "AC AHIIIINNE !!" Ainsi est-elle nommée…
Pendant une longue minute qui dura une heure tout entière j’observais son corps branlant et titubant dans les premiers rayons du soleil levant. Et pour parachever mon acte je fis jaillir une nouvelle lumière de mon canon, éclairant le coeur du cœur de cette femme à la peau blanche mourant au gré de ma démanche.
J’aurais aimé ramasser son cadavre mais les circonstances ne me l'ont pas permi. Finalement c’est peut être ça la vie, un bout de lumière qui finit dans la nuit.