Le réveil pénible de Constantine

Il eut un spasme qui le fit sursauter dans son lit. Sa tête cogna douloureusement le rebord, et les élancements rythmés de la douleur se répercutèrent jusque dans ses dents et le fond de ses globes occulaires.
Il tenta de rouler sur lui même pour s’asseoir sur le bord du plumard, mais il ne réussit car se cogner à nouveau contre un meuble. Il se laissa retomber lourdement sur la planche qui servait de matelas en se tenant le nez à deux mains.
Merde, ça doit pas être ma piaule… conclut-il en lui-même.
Il attendit sans bouger quelques secondes pour se réorienter, repensant à la vieille, pour essayer de se rappeler dans le lit de qui il avait bien pu finir… Si ce roulis pouvait arrêter deux minutes… Putain de gueule de bois.
La veille…La veille.
Et cette odeur infâme de gasoil. Il ouvrit péniblement un œil. Peut-être que si il remettait les lieux…
Une bache au-dessus et sur les côtés. Une tente ?
Un fourbi rangé en vrac autour. Une tente de la Horde ?
Quelques ronflements alentour, appartenant à des corps endormis. Une tente dortoir de la Horde ?
Une pétarade de diesel. Une tente dortoir de la Horde, tirée par une bagnole ?
Chiérie, putain ! Où est-ce qu’ils m’ont emmené
Il voulu se lever pour aller voir dehors, mais un cahot de la route le surpris en équilibre précaire, et il se vautra à nouveau.
Allongé sur le sol du chariot, il voulu hurler sa haine au monde, mais il ne réussit qu’à émettre un pénible gargouillis pathétique. Ses cordes vocales semblaient ankylosées.
Putain, j’ai pris quoi, moi, hier ?!
Il entreprit alors la traversée du chariot à quatre pattes pour éviter toute nouvelle chute, endirection de ce qu’il pensait être l’avant, pour se renseigner auprès du chauffeur. Après tout, si les autres ronquaient, autant ne pas les emmerder…

Il arriva devant la bache de devant, et en écarta un pan, pour le refermer aussitôt, les yeux explosés par la vive lumière du soleil. La main pressée sur les paupières, il prit de longues secondes pour se réhabituer à la lumière, et finit par distinguer le paysage de prairies qu’ils traversaient. Le chariot étaient remorqué par un buggy. A côté du pilote, concentré sur la route, se trouvait une nana, à en juger par la silhouette.
Il tenta d’attirer son attention, mais ses cordes vocales, ne semblaient pas revenir à la vie.
Et merde… Faut que j’aille là-bas. Il regarda la route défiler sous l’axe qui retenait le chariot au buggy avec un soupir terrible.
Il prit un léger élan, et se retenant où il pouvait, il traversa l’axe, lentement, avant d’atterir dans le buggy dans un écroulement misérable.
Il eut un sourire dépité quand les occupants du buggy se retournèrent vers lui, surpris. Il agita la main en signe de salut…

Voyant la mine de la fille aux yeux bandés, et du type aux cheveux rasés assis à côté d’elle, qui s’étaient retournés vers lui, sans lui adresser un mot, Constantine eut un instant l’impression de débarquer à une partouze metalleuse en brandissant le drapeau de la Horde.
Il porta une main à sa gorge, lentement pour éviter tout équivoque, qu’il serra, et chercha à émettre un gargouillis le plus proche possible d’un « Je peux pas parler », mais ne réussit qu’à s’irriter les cordes vocales. Il s’étrangla dans sa toux qui lui arrachait le fond de la gorge à coup de papier de verre.
- Boarrr… fut tout ce qu’il put dire.

**Nalhyaah Camérya**

L'aveugle ecoutait encore le chant de son âme pendant que Al-Kaline conduisait, fredonnant lui une musique qu'il avait du apprendre recemment.
Elle ouvra sa vitre un instant respirant l'air quelque peu suffocant de l'exterieur mais qui ondait sur son visage tel une caresse

*soupir d'inactivité*
"-Bella luna ?!!!" fit elle en attendant une réponse

"- Si, je suis là" Répondit la belle, en caressant sa joue d'un geste sensuel

"- Raconte moi ce que tu vois ?"

"- Ne sens tu pas cette onde filvoltante de l'océan proche ?"
"- Elle me rappelle ces contrées du Sud"
"- Alors reve de ce moment ou cette cascade roulait sur ta peau, sur ta nuque pour venir lécher le creux de ta main"

Nalhyaah sourrit qui illumina son viasge si froid
Un bruit roque la surpris à se retourner pour savoir d'où pourrait provenir cette toux.
Elle plissa les sourcils et comme par reflexe, elle plongea sa main sous le ciel dans sa sacoche pour y prendre une gourde de miel fermenté pour la proposer à l'arriére, tendant son bras dans le vide ne sachant ou preciessement cela provenait

"- Tu a gardé cette cochonnerie avec toi."
"- Âme d'infirmiére peut être."
Elle passa entre ces doigts tels un jeu sur son autre main avec son scalpel
"- J'ai eu toujours horreur de ce breuvage, pas assez serré à mon goût."
"- Boire est l'idéal des hommes pour s'évader de cette réalité
Mais heureusement que je t'ai, Bella Luna"
"- Je sais ma douce, je reviendrais plus tard tel le vent pour venir te souffler quelques nouvelles, quelques contes egards"

Elle continua à rever avec elle même pendant que son bras attendait une main qui prendrait la gourde pour la boire




**Constantine**

Au travers des larmes, Constantine vit que la nana lui tendait une gourde, qu’il réussit à prendre entre deux volées d’expectorations abrassives. Il dévissa rapidement le bouchon qu’il laissa tomber sur le plancher et descendit deux goulées directement, sans même prendre le temps de vérifier le contenu. Sa gorge irritée le brûla de bonheur à mesure que l’hydromel descendait.
Il eut un hoquet et se laissa aller, la tête en arrière, à la douceur de la boisson.
- Airrrssi, tenta-t-il en soupirant d’aise
Il s’octroya une dernière gorgée, plus par gourmandise que pour finir le traitement et attrapa la main de la fille pour lui remettre la gourde soigneusement rebouchée.
- Airrssi b’kou… Jé d’mâl a parrlé… Néhou ? Mai arrriv’ koa yer ?

(p.s. : j'espère ne pas mettre planté sur les couleurs du dialogue de Nalhyaah )

Quand le carrosse s'arrêta et que la fille en descendit, Constantine commença à vouloir l'aider, mais il abandonna en voyant qu'elle avait l'air de se débrouiller toute seule, malgrè le voile.... P'têtre qu'elle mattait au travers du tissus. Il se rassit, se sentant encore trop désorienté pour sortir du buggy, et en profita pour essayer de faire le point.
Qu'est-ce qu'il avait bien pu foutre hier ? Pas moyen de remettre la soirée. il avait du faire une putain de bringue...
Il se massait les yeux, la tête en arrière contre le rebord du buggy, cherchant une faille dans le mur blanc qui occupait sa mémoire, mais rien ne semblait vouloir venir. Cette putain d’odeur souffrée l’empêchait de se concentrer. Comme ce rire débile qu’il entendait. Il vit une petite araignée, qui cavalait dans le sable. Une botte l’écrasa avec claquement sonore qui le réveilla en sursaut.
- Ein ?
Il se trouvait nez à nez avec le type rasé, qui lui souriait. Il avait du s’endormir en sursaut.

**Monk**

Le type raser regarda de biais Constatine qui essayait tant bien que mal de communiquer avec lui

Ta descente c'est bien passé ? Tommy nous a dit que t'avais tapé ta perche je sais pas combien de lune...
Faut arreter le plastique et l'opium.

*Sans prevenir Tommy balança une droite dans la joue de Monk*

Tu fais fier Tommy...F'est la troisième dent que tu me pete.

Ah voui.Constantine je te presente Tommy.

*Montrant à coté de lui, personne n'etait present*

**Constantine**

Constantine regarda le type... Mais ne voyait pas du tout son pote, Tommy. Putain, c'était sûr, il était toujours avec la Horde... Y'avait aucun doute la-dessus.
- 'onk, hein ? Moa ssait Consstant... statine... Chu danl gaz 'puis lotttan ? Rrrapel pu…

L’équipage semblait assez taciturne, hormis le dénommé Monk. Encore que ce dernier passait pas mal de temps à parler avec son « pote » Tommy. Constantine évita avec soin d’aborder ce sujet avec Monk. Après tout, des mecs avec un pet au casque, ça courait les rues… Autant éviter de le contrarier…
Après quelques heures de repos, sa voix était revenue à la normale et il avait même pu échanger quelques mots à la radio avec Punch. Hmm… Pas mal de choses semblaient avoir changées depuis… quelques temps. Parfois en bien. Mais certains non-dits de Punch laissaient entendre qu’il y avait aussi eu quelques coups durs pour la Horde. Et c’est justement ces coups durs que Constantine aurait préféré connaître. Pas qu’il aima les mauvaises nouvelles, mais ça ne servait à rien non plus de leur tourner le dos. Bah ! Il serait bien temps de trouver un endroit tranquille où aller à la pêche aux renseignements. Un bar, par exemple.
Cette pensée fit sourire Constantine qui se remémora certaines soirées... Etonnant cette mémoire qui lui faisait défaut sur la période où il avait été atteint de zombinite… Frustrant, plutôt. Il avait l’impression de naitre à l’âge adulte, avec les souvenir d’une vie antérieure… Constantine réincarné ? Y’avait un peu de ça. La Maladie s’apparentait quand même à un genre de mort cérébrale, vu de l’extérieur. De l’intérieur aussi. Un grand vide psychique. Que dalle. Rien. Nada.
Un frisson lui parcouru la colonne d’une extrémité à l’autre.
Merde, y’en avait pas beaucoup de zombis qui bénéficiaient d’une rémission. D’une seconde chance. Il le devait à quoi ? A sa constitution robuste ? A un coup de bol ? A une faveur de Harley et Davidson qui avaient des projets pour lui ? L’image d’une petite araignée qu’on écrase d’un coup de botte lui traversa l’esprit. Constantine avait soudain une terrible envie de fumer. Il palpa machinalement ses poches. Vides. Il allait pour en taxer une à Monk quand celui-ci lui indiqua l’horizon d’un doigt tendu :
- Port Chéri ! Nous y v’là. Prépare tes petites affaires, on reste pas longtemps. Le temps d’un entraînement, ajouta-t-il avec un clin d’œil gourmand.
La vue de la cité en bord de fleuve chassa son besoin de nicotine… Les dernières bornes défilèrent rapidement, et ils parvinrent rapidement aux portes, qui leurs furent rapidement ouvertes. L’équipage du convoi descendit sur la place centrale et commença à décharger le buggy. Tout en débardant le fret, Constantine regardait autour de lui. La ville. Les gens. Les filles.
- Qu’est-ce que tu mattes comme ça ?
- Hmm… Je me demandais si t’avais un clope à me lacher, répondit-il à Monk.
- Nan, pas moyen… J’ai tout fumé sur le retour… Dommage, t’aurais du m’en parlé plus tôt
- Pas grave. Y’a moyen d’en trouver ici ?
Monk s’étira le dos.
- Mouais tu peux, mais on repart bientôt.
Constantine lui fit un grand sourire
- Raison de plus pour me magner d’en trouver dit-il avec un clin d’œil.
Monk lui expliqua rapidement comment trouver le rade local, et aussitôt que le déchargement fut fini, Constantine traça son chemin dans les rue de Port-Chéri en regardant autour de lui. La ville. Les gens. Les filles.

(p.s. : J'ai posté ici, ne sachant pas trop si je pouvais poster ça sur le forum de Port Chéri. Dans le doute... ET pis vous pouvez intervenir, si vous voulez, hein ? CHu pas sectaire )

Constantine n’avait pas trouvé de clopes. Du moins, Punch ne lui en avait pas laissé le temps. Il l’avait alpagué deux secondes avant qu’il ne quitte la place où le buggy avait été déchargé, et l’avait expédié tabasser un pauvre mec aux arênes « pour se faire la main » lui avait-il dit. Le combat avait été rapide, et sans surprise. Le pauvre type tremblait de trouille et n’avait qu’à peine esquissé un geste de défense quand Constantine lui avait défoncé la tronche à coup de poings. Il s’était écroulé dès le premier pain. Il s’était mordu la langue, et le sang avait décrit une parabole vermillon dans le ciel bleu. Constantine l’avait bien relevé deux fois, mais il ne tenait pas sur ses jambes, et les deux coups qu 'il lui porta à l’estomac le plièrent en deux. Le Hordeux s’était reculé juste à temps pour que son sparring partner ne lui dégueule pas sur les pompes…
Après ça, il avait abandonné l’idée de taper sur un type debout, et l’avait fini à coups de pompes dans le bide et dans la gueule. Autant pour les grôles de Constantine, elles étaient poisseuses de sang, au lieu de gerbe.
C’était la première fois, en tout cas la première dont il se souvenait, qu’il tabassait un mec pitoyablement sans défense. Un combat hors de proportions. Inégal. Déloyal. C’était marrant.
Après cette boucherie, qui n’avait pris qu’une demi-heure, il retourna à Port-Chéri. Non sans avoir nettoyé ses pompes.
Cette fois, il fallait qu’il trouve des clopes. Putain, là, après ce genre de sauterie, il en avait vraiment besoin.
Il parcourut les rues en père peinard, croisa de loin un grand blond barbu qui rossait une nana, probablement la sienne, et décida de ne pas se mêler de leur scène de vie. Il allait aborder un Niak, mais il ne vit qu’au tout dernier moment que ce dernier jactait avec Punch et une fille. Craignant que son apparition devant le Hordeux en chef ne lui vale une corvée quelconque qui l’empêcherait à nouveau de trouver ses tiges, il battit prudemment en retraite, dans le dos de Punch et de sa poule.
Chiotte ! Il allait bien trouver quelqu’un pour lui taxer des cigarettes ! Il était maudit ou quoi ?? Et Monk qui état introuvable… Putain de vie.
Il en était à chercher le chemin pour retourner sur la place centrale, lorsqu’il se rendit compte qu’il s’était paumé. Le pompon ! Il pris la première ruelle adjacente, ruminant contre son incapacité à réfléchir honnêtement sans sa dose de nicotine, quand il tomba justement sur le bouge local. Un grand sourire de réussite illumina son visage, apparemment Harley ou Davidson gardait un œil sur lui…
D’un pas déterminé, il entra en ouvrant grande la porte. Il fit un rapide tour d’horizon de l’endroit. L’ambiance et les odeurs, mélange de bière éventée, d’alcool fort renversé, de pet et de sueur lui rappelaient des souvenirs. Certains visages aussi. Il fit un signe de tête à ceux qu’il croyait connaître, et se dirigea vers le bar.
- Z’avez des clopes ? Et une bière aussi. demanda-t-il en s’appropriant un tabouret au velour plus qu’élimé, patiné, par les millions de culs qui s’étaient posés dessus.
Il regarda son reflet dans le miroir crasseux, derrière le bar et vit une trace de sang qui zébrait son front. Pas du sien. Il s’essuya du gras du pouce et le suçota pensivement en regardant la salle. La facheuse impression de renaître fit poindre un frisson dans son dos. Putain, qui était-il vraiment ? Qui connaissait-il réellement ? Il se souvenait de visages… De noms… Morrigane. Le nom sonnait familier, mais il ne savait pas pourquoi. Il soupira en cherchant dans les visages présent qui il pouvait bien connaître ? Il avait envie de parler à quelqu’un. Quelqu’un qui l’avait connu… Après tout, tout le monde était sensé être solidaire dans la Horde, non ? Pourquoi, alors, avait-il le sentiment d’être seul ?